Port de Trois-Rivières: une infrastructure du 21e siècle!
Trois-Rivières — Le Port de Trois-Rivières reçoit un gros coup de pouce dans le but de réaliser le projet phare du plan Cap sur 2030. Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi le versement d’une subvention de 33,4 millions de dollars dans ce projet prévoyant la construction du terminal 21. Ce lieu, grand comme 20 terrains de football, permettra dès janvier 2024 d’ajouter annuellement 1,5 million de tonnes métriques de marchandises au trafic actuel de plus de quatre millions de tonnes métriques.
La construction de ce terminal est évaluée à 130 millions de dollars. Il comprendra 716 mètres de façade de quais et s’étendra sur près de 100 000 mètres carrés à l’ouest des installations portuaires. Le port va d’ailleurs bientôt entériner l’achat d’une bande riveraine à son voisin, Kruger, pour réaliser ce projet d’expansion dont la construction s’étalera de 2022 à la fin de 2023.
«C’est le projet le plus important depuis la création du port. C’est historique. Dans le contexte de la reprise économique, ce sont 630 emplois créés et près de 100 millions de dollars en retombées économiques durant la construction. Et ce qui est intéressant, ce sont les 425 emplois créés au port pour des décennies, car le terminal va avoir une durée de vie de 80 à 100 ans. Ce sont plusieurs générations qui vont y travailler», explique Gaétan Boivin, le président et directeur général du port.
C’est le ministre des Affaires étrangères et député de Saint-Maurice-Champlain, François-Philippe Champagne, qui a confirmé la contribution du gouvernement canadien à ce projet. Selon l’homme politique, l’expansion du port va servir non seulement au développement des entreprises de toute la région, mais sera un réel outil de relance économique suivant la période de pandémie.
«On parle de 630 emplois lors de la construction. C’est quand, la dernière fois qu’on a annoncé 630 emplois à TR? C’est une infrastructure qui va donner des centaines d’emplois par la suite. C’est le genre d’investissement qu’on veut. Aujourd’hui, on se donne une infrastructure du 21e siècle, une infrastructure plus moderne, plus verte. On est en train de créer un centre logistique de premier ordre autant au niveau ferroviaire et maritime qu’au niveau du transport terrestre. En pleine COVID, on vient de faire un bond en avant pour sortir plus rapidement de cette crise.»
L’administration portuaire attend d’ici quelques semaines la confirmation d’une subvention de 22 millions de dollars de la part du gouvernement du Québec. Le port investira quelque 40 millions de dollars dans le projet, alors que le reste du financement sera l’affaire des clients du port.
Un terminal du futur
Bien conscient que l’investissement prochain sera marquant, l’administration du port veut s’assurer que le terminal saura répondre aux besoins des années futures. C’est la raison pour laquelle ce terminal sera doté d’infrastructures de transport ferroviaire et routier qui sauront faciliter le transit de toute la marchandise passant par le port. Le port souhaite aussi profiter du savoir de l’Université du Québec à Trois-Rivières pour établir un équipement le mieux adapté aux besoins à venir.
«Il faut essayer de se mettre dans 20, 30, 40 ans et de voir de quoi aura l’air un port intelligent, en conformité avec la flore, la faune, avec son voisinage. On travaille avec l’UQTR depuis des années et ce qui nous tient à cœur est un centre de logistique portuaire pour répondre à ces questions-là. Le centre n’existe pas officiellement, mais on a déjà des projets en marche», confie M. Boivin.
Volet résidentiel-commercial
Le plan Cap sur 2030 est évalué à 235 millions de dollars et comprend une phase de développement résidentiel et commercial. Pour y arriver, le Port de Trois-Rivières a toutefois besoin de modifier ses lettres patentes afin d’avoir ce genre d’activités sur sa propriété, ce qui a été refusé par Transports Canada.
Ce refus est toutefois loin de décourager Gaétan Boivin. Le grand patron du port va continuer de discuter avec les instances gouvernementales afin de trouver une solution.
«Le secteur immobilier a été chamboulé avec la COVID, il faudra réévaluer tout ça. Mais ce n’est pas abandonné comme phase. Le lien entre le centre des congrès et l’Amphithéâtre (Cogeco), qui va devenir la marque de commerce de Trois-Rivières, est extrêmement important. On est capable d’être novateur dans ce secteur. On cherche des solutions alternatives. Le défi est de trouver le chemin pour être acceptable par Transports Canada. Les infrastructures portuaires doivent changer. Et ce changement sera une étape pour qu’on puisse mieux s’arrimer à notre milieu urbain.»
Selon M. Boivin, les travaux concernant cette phase reprendront dès le début de 2021.